29 Mar Sénégal: un second port en construction
Dans un monde ouvert caractérisé par une forte croissance des flux, les voies maritimes constituent un vecteur majeur de l’interdépendance qui qualifie l’établissement du marché mondialisé. Les ports y jouent un rôle primordial comme interface entre deux mondes, le terrestre et le maritime, mais aussi comme lieux et instruments de la continuité logistique qu’imposent les organisateurs de la fluidité des échanges.
La logistique (Guérin et Brun, 2014) est désormais analysée comme une composante déterminante du développement, en tant qu’elle associe l’ensemble des activités qui concourent à livrer les biens et services à qui les attend, au moment et à l’endroit choisis, au moindre coût possible relativement à la qualité du service, supposant la fiabilité de l’ensemble des acteurs et des moyens mobilisés pour y parvenir. Une abondante production scientifique multidisciplinaire en précise les enjeux (parmi d’autres : Bird, 1983 ; Hesse et Rodrigue, 2004 ; McCalla, Slack et Comtois, 2004 ; Slack, 2005 ; Wang, Olivier, Notteboom et Slack, 2007 ; Rodrigue et Notteboom, 2011 ; Rodrigue, 2011, 2012, 2013 ; Alix, 2012 ; Ducruet, Joly et Le Cam, 2014 ; Notteboom et de Langen 2014).
Mais ces nombreux travaux présentent la caractéristique de concerner surtout les pays dits du Nord (Amérique du Nord, Europe, Asie orientale). Ils abordent en outre la question en privilégiant les acteurs logistiques mondialisés dans leur compétition pour structurer et animer les réseaux logistiques mondiaux, dans le sens de la plus grande efficacité économique. Mais ils ne l’abordent guère du point de vue des populations concernées par les effets des modèles d’organisation logistique qui leur sont imposés de l’extérieur, ni sous l’angle des pouvoirs en charge des territoires dans leur mission de concilier des intérêts privés parfois opposés.
Malgré les travaux fondateurs de Taaffe, Merrill et Gould (1963), les recherches ont encore assez peu abordé la question de la logistique dans des territoires de pauvreté, singulièrement en Afrique, même si l’intérêt des chercheurs pour ce continent croît (parmi d’autres : Hoyle, 1983 ; Naudé, 2009 ; Chaponnière, 2010 ; Alix, 2011 ; Setti, Mohamed-Cherif et Ducruet, 2011 ; Debrie 2012 ; Steck, 2012 ; Charlier, 2013 ; Fraser, 2014). Or, il y a là un enjeu scientifique majeur au moment où s’affirme l’ample mouvement d’inscription dynamique de l’Afrique dans la mondialisation maritime.
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